Pénélope!

Hier Pénélope était à Lyon pour une séance dédicace.
Je l’avais ratée la dernière fois : je me dis, allons-y! Et mon Namoureux de me suivre dans ce délire.
Quelle idée. Mais quelle riche idée j’ai eu là!

Outre le fait que les gens font leurs courses de Noël, que les magasins sont bondés… que nous avions des courses à faire, des amis à voir, des cartons de déménagement à préparer, une séance de ciné (on peut rêver :-)), des tonnes de livres de psycho à lire, un logbook à finir, un rendez-vous chez l’esthéticienne à prévoir, un autre chez le coiffeur, un après-midi en amoureux…. nous y sommes allés. Et là :

TROIS heures. A piétiner. Faire du surplace. Rager. Ronchonner. Lire tout ce qui passe à côté. Écouter les gens raconter leur vie. Pester contre les pestes. Surveiller les voleurs de place. Écouter les conversations amusantes. Subir les conversations chiantes. Porter sa veste, son écharpe, son bonnet, ses gants, ses livres. Attendre. Perdre son temps. Avancer à pas de mouche. Se retenir de faire pipi.
Trois heures. Se faire des copains. Rire de tout et de rien. Se marrer avec les gens devant. Se marrer avec ceux de derrière. Être complices pendant tout ce temps. Se perdre de vue.

Il est 7 heures quand nous arrivons à se hauteur. Il est tard. L’agent de communication nous dit alors… qu’elle ne fera plus de dessins. Faute de temps.
Faute de chance. J’ai droit à une scribouille. Après 3 heures. J’achète pour 30 euros le coffret. Le premier livre, je l’ai lu sur place. Le deuxième, en 1/2 heure, hier soir avant de me coucher.

Je déteste attendre un dessin pendant 3 heures, et n’avoir qu’une phrase et une signature.

L’autre, c’est une photo.

Ce matin, dans le tram avec ma copine Lexie Lady ;) , nous parlions de tout et de rien.
J’ai fait une métaphore que je lui ai promis de noter sur un billet.

Je lui disais que lorsque nous rencontrions un partenaire, nous voyions en lui qu’une page blanche. Ou plus exactement un papier blanc prêt à accueillir une photo. Nous ne savons rien de lui qui nous dérange.. mais le temps est un premier révélateur. Les traits sont encore flous, quasiment invisibles.
La naissance d’un enfant est un révélateur beaucoup plus précis. On voit des détails, il y a plus de grain : on se rend compte de choses insoupçonnées, bonnes ou mauvaises…
Mais le vrai révélateur reste la fin, la séparation. Tout change, la méchanceté prend place, cela peut être la tristesse, la mélancolie, la détresse, le vice, l’agressivité. La photographie est plus claire, plus précise. En noir et blanc, ou en couleurs.
Heureusement, avec le temps, les détails s’estompent. Les blessures se cornent, les cicatrices prennent une jolie couleur sépia. Ne restent que les souvenirs.

Je déteste la mauvaise haleine des gens dans le bus, le tram… le pire, c’est le matin. Je ne suis pas encore au taquet, et du coup je n’ai pas encore le réflexe de l’apnée.

Question a posteriori : Finalement, est ce que l’on finit par connaître l’autre « que » lorsque l’on se sépare? Un peu compliqué.. je recommence :
On connait l’autre dès lors qu’on le quitte? (c’est vraiment une question, elle est mal foutue, mais c’est une question)