Patience…

Mes chers lecteurs… même si vous n’êtes que 8 en tout et pour tout :-D
Je suis désolée de ne pas mettre à jour régulièrement cette feuille de rien.

Je pourrais vous raconter mon boulot, le fait que je n’ai plus de scrupules, le fait que je suis contente de me faire des sous… d’en claquer pour mes enfants, mon entourage… et surtout pour moi.
Je pourrais vous raconter mes sorties cinéma.. Borat, par exemple qui m’a bien fait rire (y’avait deux filles dans la salle à qui le film n’a pas beacoup plu.. elles se sont levées quant y’a eu des zizis masqués.. d’ailleurs, pourquoi masquer des zizis quand tout le reste est masquable aussi ?)
Je pourrais vous raconter le concert de Placebo que nous sommes allés voir.
Mais je ne le ferais pas. Car je vous réserve toute ma verve pour le concert de l’année.. de la décennie: Muse à Lyon.
Alors mes fans… ne vous agitez pas.. ne gaspillez pas votre energie. Je vous réserve le récit du siècle. :D

Bon c’est vrai. Je m’emporte un peu. Mais bon, un peu de mégalo ne fait de mal à personne.. hein? !
A très vite.

Le Labyrinthe de Pan

C’est le film que nous sommes allés voir recemment. Et c’est un pur bonheur.

Nous sommes allés le voir en VO. Et c’était en espagnol. Je tiens à signaler que mon amoureux ne parle pas un mot espagnol.. et qu’il a quand même apprécier le film.. Comme quoi, les barrières de langages, on se les monte tout seul des fois.
C’est un film qui traite à la fois de l’horreur de la guerre, en l’occurence de la guerre d’Espagne, et le franquisme. Et de l’imaginaire d’une petite fille, Ofelia.
Son beau père interprété par l’excellentissime Sergi Lopez, inquiétant à souhait, est un soldat à la solde de Franco, exterminateur de maquisards, un homme monstrueusement attaché à ses principes. Sa mère est une très belle actrice, enceinte jusqu’aux yeux, veuf du père légitime de la petite fille.
On demande d’ailleurs à la petite Ofelia d’acceuillir cet homme comme son père. Un homme abject, qui n’a l’air de n’aimer personne. Peut être même pas lui même.
Comme un écho à l’Espagne tout entière à qui l’on demande de voir en Franco un nouveau père.
Si le parallèle ne parait pas évident, il faut dans ce cas voir dans la fuite vers le monde du conte de fées de Ofelia, une fuite dans une résistance passive mais salvatrice. Tout comme les maquisards face à la folie destructrice de Vidal, cachés dans la forêt, attendant patiemment de mettre fin à ses agissements, et indirectement à ceux de Franco.
Il y des épreuves que la petite doit traverser pour enfin rejoindre le monde dont elle est issue. En effet, c’est une princesse, et ses parents, le Roi et la Reine de l’Autre monde attendent son retour depuis très longtemps. Depuis qu’elle s’est enfuie de sa terre natale, pour rejoindre les humains, des mortels de surcroit!, elle perd de son essence magique. Et devenir complètement humaine la couperait définitivement de son monde.
Ca c’est la version de Ofelia. Et de la légende. Un monde féerique, peuplé de créatures étranges, de crapaud trop gourmand et d’ogres mangeurs d’enfants.
Il y a un labyrinthe près du village que rejoignent Ofelia et sa mère. Un labyrinthe où Ofelia rencontre donc le Faune. Un satyre, mi-bouc mi-bête à corne. Rien à voir avec Pan soit dit en passant. Il est cornu. Il nous fait irrémédiablement penser au diable. Au mal. Et on voit d’ailleurs se profiler l’innocence de la fillette bafouée par le Malin, l’imminence de sacrifices humains, les pires horreurs. Le conte de fée deviendrait alors un cauchemar. La fillette trahie par son monde imaginaire.
Or on est loin de tout ça.
Le Malin n’est pas celui qu’on croit. Les horreurs ne sont pas dans les contes de fées. Car il faut bien se dire que normalement ces mêmes contes de fées sont horribles: les ogres, les monstres qui mangent les enfants, les sorcières, les meurtres sans pitié, les loups mangeurs de grand mères, c’est bien dans les contes pour enfants. Dans les traditions orales, on perpétue les croyances, les mythes où il est quand même question de monstres, les peurs ancestrales sont véhiculées, lues, dites, pour exorciser les peurs intestines, viscérales, qui sommeillent en chacun de nous.
Or ce n’est pas les contes de fées qu’Ofelia rencontre les pires monstres.

C’est un conte pour adultes. Il est dur, triste, et tellement beau.

Chacun aura sa vision du film. Certains y verront une fin féerique. Moi pas.

PS: J’ai eu 31 ans. Et j’ai revu des amis. C’était bien.
Il faut que je raconte mon taf. Un jour.