Cours Forrest, cours !!!!!!

Ce matin, je suis allée courir. C’est la deuxième fois.
J’ai très mal dormi… j’ai fait un cauchemar. J’ai vu des fantômes. Un truc assez horrible pour que je me réveille, avec des fourmillements partout. Beurk.

Je me suis réveillée plusieurs fois avant de me lever une fois pour toute à 6h30. Je me suis habillée. J’avais des courbatures. Les joies du sport de haut niveau :-D
Je sors de la maison et je me dirige vers le Parc voisin. La veille j’avais fait 4 tours. Et au vue de ma forme moyenne, je me concerte avec moi même et nous décidons que 3 grands tours feront l’affaire.
Arrivée au parc, je remarque au bout du premier tour un homme.Il se dirige alors vers la poubelle. Rien de bien inquiétant. Et puis la veille rien ne m’était arrivé.
Je continue… et mon sac à dos fait du bruit.. certainement mes clefs.
J’ai parcouru la première moitié de mon second tour et je vois sur ma gauche un homme sur un vélo. Je ne m’inquiète pas, il va certainement traverser le parc et prendre la sortie à ma droite. Non. Ce n’est pas le cas. Il se rapproche ostensiblement de moi. Je tourne la tête au bout d’une minute, lui signifiant par un rapide coup d’oeil qu’il me gêne. Qu’il me dérange. Il me dit « Bonjour, t’inquiète pas.. je ne te veux pas de mal.. au contraire. » Sa voix n’est pas sûre. Il me dit ça rapidement. Sa voix est étouffée.
Je baisse le regard devant moi et fait mine de continuer sans prêter attention à sa présence dégoutante. N’y tenant plus, je lui lance un « Laisse moi courir toute seule.. j’ai besoin de solitude là ». Il feind ne pas avoir entendu.. il se rapproche même.
Et là, c’est tout mon corps qui me supplie de fuir. Malgré la fatigue. Et effectivement, la seule solution est de fuir. Je suis trop mal à l’aise. Les images se bousculent dans ma tête. Un bain de sang. Un viol. Un meurtre. Une folie passagère. Une aliénation.
Je commence à speeder. Je cours. De plus en plus vite. Mes poumons sont en feu. Mes jambes ont du mal à suivre. La chair de poule sur tout le corps. L’horreur. La peur. Et ces poumons qui brûlent. Et ce vélo, ce tintement métallique qui me poursuivent. Ce grincement qui me fait peur. qui me fait courir de plus belle. Et ces forces qui commencent à manquer.
Et la rue au loin. Je ne regarde qu’elle.Je ne sais pas comment j’ai fait.. mais j’ai continué. Et lorsque les voitures me semblèrent plus proches, je mis un frein à mes ardeurs . Et j’ai ralenti, j’ai même osé regarder derrière moi. Il n’y avait plus personne.