Oui je sais, un jeu de mot trop facile… oui mais quand même!
Bref.
Hier nous sommes allés, Namoureux et moi au cinéma. Ca faisait longtemps d’ailleurs.
J’ai du insister en plus, presque dealer! Naméoh!
Nous sommes arrivés un peu en retard, mais deux belles places nous attendaient et même si le sol était jonchés de popcorn, de magazines et autres détritus, nous étions prêts à enfin voir le film de monsieur Sean Penn. Film que j’ai eu très très envie de voir d’après une bande annonce à la dérobée.
J’ai été déçue. Dommage, vraiment. Je pensais que cela aurait été un bouleversement, une catharsis. Or il n’en fut rien.
Pourquoi?
Primo, parce que je m’attendais à de très beaux paysages, presque surnaturels, presque hors-champ, hors-vision simplement humaine. Une nature débordante, constante, en guerre contre l’humanité, en guerre pour sa survie. Une vision éco- logique! quand on sait les propos d’un réalisateur aussi engagé que sieur Penn. Je ne voulais pas voir non plus un documentaire National Geographic, mais quand même.
Secundo, parce que je pensais que le propos serait véritablement axé sur le rejet de la société de consommation. Il en fait part certes, il y a même une vision très actuelle du rejet des exclus en Amérique. CA me fait penser à la Beat generation, Kérouac, Les clochards célestes et Sur la Route.. Sauf que ce Alexander Supertramp, je ne sais pas ce qu’il fait là.
C’est un jeune homme intelligent, certes. Le propos du film, qu’est-il ? Nous montrer un jeune homme idéaliste, qui rejette cette société, ne la supportant plus lors des courts contacts avec elle, se berçant d’illusions livrées par ses lectures.
La seule chose qui importe à ce jeune homme c’est de se laver des pêchés de ses parents, qu’il trouve trop matérialistes, hypocrites, en allant même jusqu’à penser que leur histoire, et donc la sienne, n’aurait pas dû avoir lieu.
Il rejette Dieu. Qu’à cela ne tienne! Mais ne rentre-t-il pas de plein fouet dans cette même morale judéo-chrétienne qu’il abhorre tant? Ne juge-t-il pas ses parents, dont on apprendra qu’ils furent des amants adultères?
Quel est donc cette vision « bonimenteresque » et panégyrique que nous livre Penn?
Le soleil qui apparait quand le vieil ami lui parle de pardon et de Lumière divine!
Il est vrai que la multitude de personnages que Supertramp rencontre est assez sympathique. Ils sont tous sympa et le prenne en affection, car il est intelligent. Il s’interesse à tout ce qui lui disent. Il leur parle de son voyage, les fait rêver, les touche car il est jeune et plein de rêves. La ville dans laquelle il s’arrête lors de son voyage le fait fuir car il n’est plus le seul dans son cas, et se perd, perd son originalité dans la foultitude de sdf, de parias comme lui.
Il garde sa montre en or tout le temps, donne son argent, veut se laver de tout.
Sa vie tourne à la tragédie quand il tue un élan, quand il se retrouve seul.
Car c’est le message que j’ai retenu de ces deux heures. Le bonheur de Alexander Supertramp, c’est la vie, l’échange avec les autres. Il était heureux sur la route car, entouré de personnages attachants. Il a préféré se jeter dans la gueule d’une nature non pas salvatrice mais impitoyable.