Aujourd’hui, un garçon de sa classe, a étranglé Granfils. Avec un lacet de capuche. Il s’en est sorti heureusement (je pense qu’à cette heure ci je ne serais pas en train de l’écrire sur ce blog si ç’eut été plus « grave »)
Ce garçon l’a plusieurs fois déjà tapé. Sauf qu’en ce vendredi, mon fils ne s’est pas laissé faire, et l’a bousculé en retour. Dans un mouvement de défense, il lui as mis un coup sur la tempe et en même temps a arraché le lacet de la capuche de ce dernier. Le jeune garçon l’a alors plaqué contre le mur et l’a étranglé avec ce même cordon. Il a lâché prise. La CPE en a été informé et le jeune garçon a été renvoyé 5 jours de l’établissement. J’ai voulu en savoir plus et j’ai tenu à être mise en contact avec les parents de l’agresseur.
J’ai eu sa mère au téléphone qui m’informe qu’elle a emmené son fils chez le médecin car il a un hématome sur la tempe, qu’il fallait surveiller sa vue. Surtout pour faire constater son hématome.
Mon fils fait 1,40m, pour 26 kg. Je ne sais pas à quoi ressemble le jeune homme. Sauf que mon fils est le plus petit de sa classe et le plus maigre. Il est accessoirement le premier de la classe et jamais, jamais personne ne s’est plaint d’une attitude agressive de mon fils. Mon garçon s’est déjà plaint plusieurs fois d’être celui qu’on insultait et tapait. Et cette maman me dit : ne vous inquiétez pas, je ne suis pas procédurière, je ne vais pas porter plainte.
C’est une blague?
Quand je l’ai eu au téléphone, je me suis dit : tu es étudiante en Psycho, tu ne t’emportes pas. Tu essaies de comprendre ce qui s’est passé, tu essaies d’être bienveillante, car il faut aider ce jeune garçon, pourquoi tant de violence de sa part? bla bla bla.
Nous avons convenu de nous rencontrer. Tous. Pourquoi? Parce que je tiens à ce que ces parents voient mon fils et ses 26 kg. Je veux que mon fils ne se sente pas seul, qu’il se sente soutenu. Qu’il n’ait pas honte de ce qui s’est passé. Et que ses pleurs, dans le collège et à la maison résonnent chez eux aussi.
Je ne comptais pas porter plainte. Mais quand je repense à ce que me dit la maman… Certes, elle est une mère. Elle veut protéger son fils… mais quand même… un acte aussi grave, on ne peut pas se voiler la face comme ça bordel!
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Snowtown
Hier, nous avons regardé un film.
Je constate que malgré mes 36 automnes, les films arrivent encore à me bouleverser.
C’était inattendu.
En y repensant, il est vrai que Polisse m’a mis une claque, il y a quelques mois. La fin, la chute, ce n’est pas anodin. Tout comme le reste du film.
J’ai vu récemment d’autres movies au ciné avec Tartufette : pas de catharsis, pas d’effondrement. Trust, Les Descendants.. rien.
Par contre, hier, Snowtown m’a retourné le cerveau.
Il est vrai que quelques scènes m’ont un peu écoeurée, trop crues, d’un réalisme dérangeant. Mais c’est surtout la capacité qu’ont certains à se réaliser dans le désespoir des autres qui m’hallucine. Et je pense que ce qui m’a le plus dérangé est sans conteste mon parti pris : je trouvais qu’un des meurtres était justifié. Et, c’est là le drame : c’est par la justification normalisée, raisonnée que le psychopathe, tueur en série, continuait à tuer.
Je ne pense pas être une tueuse en série au fond de moi. Seulement, je me pose des questions quant à nos rapports à la violence, à la mort et à la vengeance.L’homme est un être social? Tout est relatif.
Je déteste ce froid.
Dit elle, assise devant son mac, dans son salon chauffé à 20°.
Les facteurs de la perdition…
Je me demande aujourd’hui lequel des facteurs suivants a le plus joué dans ma vie d’aujourd’hui :
– Le système éducatif? Je me souviens qu’en seconde on m’a conseillé, fortement, de faire un bac G, alors que je voulais-pouvais suivre mon parcours en A, aujourd’hui, on parle de cursus L. On m’a dit que je trouverai plus facilement de travail dans le secrétariat.
20 ans plus tard… je ne suis pas secrétaire. Je suis allée à la fac, en lettres modernes et en anglais. Je n’ai pas fini ce que j’ai commencé. Aujourd’hui, l’université est plus abordable. Les boursiers peuvent se permettre de redoubler, il leur est permis de se tromper. A l’époque, je n’ai pas eu le droit.
– La vie? Je partais de chez moi, avec ma veste sur le dos et dans un sac mes affaires scolaires, j’étais alors en première. Et lorsque, à la fac, je pouvais encore m’en sortir, j’ai du choisir entre bosser à McDo ou bosser à McDo. Quelques mois plus tard, j’ai du une nouvelle fois choisir entre avoir un bébé ou avoir un bébé.
Je ne savais pas ce que j’allais devenir il y a quelques années. J’étais jeune et j’avais confiance en la vie. Le mektoub, la destinée, je la vivais au jour le jour. Trouver du boulot avec juste un potentiel, ça n’aide pas. Alors on travaille comme on peut.
On fait le deuil des années passées et du sort. Non pas qu’il s’acharne car ma vie aurait pu être pire!!!
Non, j’ai l’impression que je n’ai pas grandi, je suis comme une petite fille, à qui l’on demande ce qu’elle veut faire plus tard.. et qui ne sait pas. Toujours pas.
Je déteste aimer le kiwi : ça me fait tout bizarre dans la bouche quand j’en mange.La sensation est désagréable mais le goût!! c’est tellement bon!!!